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Je t'embrasse pour la vie (Paroles AUX poilus) (2014)

La Sixième Heure

Durée : 55 min

Affiche spectacle

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Cet ouvrage est un recueil de lettres écrites entre 1914 et 1918 a des soldats, tous au front. Chaque enveloppe portait au verso, la mention « tue » ou « disparu », une portait l'inscription 'fusille ». De par leur authenticité, ces lettres constituent un réel témoignage ; bien qu'elles n'aient été écrites dans ce but, témoigner. Témoignage de ces personnes restées à l'arrière, s'adressant à des soldats. Qu'écrit-on, en 1914, à un soldat au front ? Qu'écrit-on à son père, son mari, son frère, son ami, parti au front ? Que perçoit-on en 1914 de cette « grande guerre » ? Comment résonnent aujourd'hui les notions et sentiments de patriotisme, honneur, engagement politique ? Comment des expressions qui nous paraissent désuètes prennent-elles tout leur sens dans un contexte comme celui-ci : Les « Vive la France », les « Notre patrie »... Quelles résonances ? Il s'agit non pas d'y répondre mais, en donnant à entendre, d'en faire le constat pour chacun et ensemble dans un même temps, celui du rendre compte de cette parole écrite.
De l'information brute à la déclaration d'amour, des nouvelles données à celles demandées, il y a aussi à travers ces lettres, en filigrane, l'appétence de la vie. Cette vie menacée en ces temps de guerre, mais qui est la malgré tout.
Parfois même, cette vie qui « continue » nous apparait à nous, contemporains du 21eme siècle, dérangeante, grinçante. Parce que nous avons aujourd'hui une mémoire collective dense et sans l'avoir vécue, avons lu, entendu, vus de nombreux témoignages de cette boucherie que fut la Grande
Guerre.
Décalage.
A l'époque, la circulation des informations n'était pas ce qu'elle est aujourd'hui. Les gens restes « à l'arrière » ne se trouvaient pas dans la même réalité que les soldats. Décalage encore. C'est à travers ces décalages que se perçoit dans ces lettres l'image d'un monde en perdition.
Ces 26 lettres sont sans prétention littéraire mais porteuses d'une vérité toute humaine, une vérité toute vécue. Il ne s'agit pas pour nous, d'apposer notre regard subjectif d'artistes contemporains sur cet évènement historique passe mais bel et bien, de Porter, faire entendre une parole écrite et réelle de ce même passe.
Et pourtant, le simple fait que cette parole soit portée aujourd'hui dans un contexte de « représentation » pose la question de la subjectivité. Toute la question est là : Comment donner à entendre cette parole brute, non destinée à être entendue ni représente, le plus justement possible ?
Quel travail de l'acteur ? Il ne s'agira aucunement d'incarnation, de tentative de reconstitution quelle qu’elle soit mais au contraire de rendre compte. Aujourd'hui. Et pour rendre compte, se rendre compte soi-même de cette parole que nous portons. La faire passer par nos voix, nos corps, et chercher l'endroit de vibration. L'endroit en soi ou les mots résonnent pour leur donner toute leur vérité.
Rendre compte donc, et se rendre compte de cette parole dans un même temps. Le temps d'une lecture ou acteurs et auditeurs sont réunis pour un hommage aux victimes de la grande guerre. Toutes les victimes.


L'équipe

Auteur/e : Divers
Mise en scène : Charline Porrone
Distribution :
Julie Bouriche
Taya Skorokhodova
Charlotte Ravinet
Rémi Dessenoix
Romain Tamisier
Décors / scénographie : Damien Avice

Contacts

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