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ACTES sans paroles 1 (2011)
Théâtre Bascule
Date et lieu de création : 9 novembre -Salle Verdun - L'Aigle(61)
Un personnage expulsé de la coulisse, est confronté à des objets curieux tombés des cintres. Tentant d'attraper une carafe d'eau, l'homme doit faire fasse à des objets qui lui sont proposés: cubes, ciseaux de tailleur, arbre...
Puis, c'est l'engrenage...
Ce personnage à la Buster Keaton, doit faire face à un monde absurde. Il demeurera
condamné à être un pantin désarticulé, en tentant d'attraper une carafe accrochée
au plafond, montée ou descendue au gré de l'humeur du meneur de jeu qui « tire
les ficelles » (au sens propre du terme).
La musique accompagnera les mouvements et les évènements qui ont lieu dans les
champs de vision.
Il s'agit de questionner encore et encore la nature humaine à travers l'apprentissage
du monde qui nous entoure. Comment répondre, progresser, se défendre dans un
monde rempli de sollicitations:
les choses auxquelles on peut accéder(être assez grand!), et celles auxquelles
on ne peut pas accéder par manque d'expérience(les interdits).
Obtenir ces choses, certes, mais pour en faire quoi.
Comment faire face à la manipulation, aux trompe l'oeil...
Carnet de bord
Pour parler du monde qui nous entoure...
« Actes sans parole » est une parabole de la naissance, de l'évolution, de
la vie.
Métaphoriquement nu dans un monde désertique, cet homme est tout de suite appelé
à agir...et tout de suite il connait une multitude de sentiments:la douleur,
la tromperie, les séductions, les désillusions.
Le monde autour de lui se peuple de choses, de couleurs, de sons qui à première vue, l'attirent et lui donnent de nouvelles possibilités d'existence. Il faut faire des choix, avancer, se prendre en main.
A la fin de son chemin, l'homme se dresse au centre du monde tandis qu'autour de lui se déchaîne un monde de sollicitation.
Le comique et la farce
Si la situation de cet homme condamné à essayer d'attraper la carafe d'eau pour assouvir son désir de boire est indiscutablement tragique, il reste que l'amour de Beckett pour ses misérables personnages et son utilisation du mime et du comique de situation rapproche son personnage du clown.
Corps, objet, espace
Dans « Actes sans paroles », les coups de sifflet provoquent les mouvements et les évènements du personnage, la descente d'objets du cintre ou leur remontée.
La musique, les sons accompagnent les évènements qui ont lieu. Elle semble les gouverner, l'espace est alors utilisé comme pour une chorégraphie.
L'espace est tissé par le mouvement des objets qui sont tous mobiles. L'encombrement de cet espace agît sur les choix, la direction à prendre, sur la place qui nous est offerte, qu'il nous reste.
L'homme en action: Comme le nouveau né essaie de s'emparer du sein de sa mère, le personnage veut devenir maître de la carafe d'eau, il opère alors dans ce but, différentes combinaisons avec les autres objets, mais la carafe demeurera imprenable.
Langage et langage théâtral
L'originalité du texte de Samuel Beckett tient à sa simplicité: il joue à la limite, avec les limites de ce qu'on appelle ordinairement le « théâtre » et tous ces genres et sous genres qui s'y rattachent: drame, comédie, farce, etc...
On nous ramène vers un questionnement de ce qui est fondamental au théâtre sans lequel il n'y aurait pas de théâtre: c'est à dire les relations entre voix, corps, acteur, rôle, personnage, oeuvre, spectateur. On est ici aux frontières entre sens et non sens, comédie et tragédie, voix et silence. On joue ici avec les limites de la pensée et du corps du personnage mais aussi avec nos limites en tant que spectateur et lecteur.
Faut-il croire tout ce qu'on voit, le prendre pour argent content...au théâtre comme dans la vie.
Dispositif scénographique – La boîte à jouer
le manipulateur(auteur/metteur en scène) tire les ficelles...
Les spectateurs seront accueillis par le manipulateur muet(muni d'un sifflet), puis invités à se glisser dans l'espace de jeu, à le traverser, en partant du fond de scène jusqu'au rideau rouge qu'ils franchiront pour rejoindre leur place de spectateur.
Une cage/laboratoire (volume à préciser 9x5x5) tapissée par une série de poulies, bouts, coulisses, cadres, sources lumineuses : éléments caractéristiques de la machinerie théâtrale...Lieu de manipulation.
L'envers du décor : Les coulisses d'abord offertes aux regards des plus curieux puis masquées, le point de vue ayant changé, pour permettre à la magie de l'image théâtrale de se révéler.
L'équipe
Mise en scène : Stéphane Fortin
Distribution : Florent Chapellière
Décors / scénographie : Nicolas Simonin
Costumes : Béatrice Laisné
Création lumières : Nicolas Simonin
Autre(s) collaboration(s) artistique(s) : Minette Eric(construction)Furet Jean Claude (régie plateau)
Stéphane Janou (photo)
Contacts
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Production
Co-production et partenariat :