On pourrait simplement dire que c'est un super spectacle, mais ça ne ferait pas très "professionnel". Mais qu'est-ce qui est professionnel et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Qui peut dire ce que cela est ? Le Palais du facteur Cheval est-il l'oeuvre d'un professionnel ? Par ailleurs la professionnalisation est un fait très récent dans le théâtre. Longtemps les artistes ont exercé d'autres métiers. Et cela continue dans la majorité des endroits du monde. Et cela ressurgit chez nous, parfois par nécessité, d'autres fois par choix. En quoi est-ce un critère ? L'important est de trouver le langage juste pour dire ce que l'on a à dire, en adéquation avec ses moyens et ses conditions d'existence.
Si on parle de ça ici, c'est parce que c'est l'un des axes de notre démarche, que de questionner ces notions, car en définissant une façon de dire et de se présenter, on implique tout un rapport au monde qui dépasse le champ de la "communication", et recoupe pleinement les problématiques que nous développons dans notre spectacle : comment parler de soi ? Comment se définir, et doit-on répondre à l'injonction de se définir ? Qui définit pour nous ce que nous sommes et ce que nous devons être ?
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Le spectacle raconte l'histoire d'un auteur inconnu dans un village inconnu, et qui échoue à se faire connaître. Il parle de la violence de la lutte des classes en milieu rural, de la nécessité de ne produire aucune valeur économique ; il parle du mépris et de la recherche désespérée de la vérité.
C'est une comédie politique et rurale, mais qui finit mal, puisque l'auteur meurt à la fin.
Le texte a reçu en 2014 une bourse du Centre National du Livre. Il a été achevé en résidence à La Chartreuse en décembre 2015.