C’est l’histoire d’un enfant que personne n’écoute. Alors il veut disparaître.Partir. Plus sentir. Se fondre, comme le sucre dans le café.
Sur la plaine, un arbre. Et s’il lui parlait. Et si l’arbre répondait ?
De leur rencontre va naître une amitié au travers de laquelle l’enfant trouvera
des réponses.
Un parcours initiatique, le temps d’une semaine, où l’imaginaire
devient force de vie.
Note d’Intention
La question de l’hérédité
Du temps que les Arbres Parlaient raconte l’histoire d’un enfant qui se sent seul — son père est parti, et depuis, sa mère s’enferme dans la salle de bain. Il se retrouve alors confronté au silence, au vide, sans personne avec qui communiquer, et grandir.
Cela renvoie à la question de l’hérédité qui traverse tous mes projets depuis la création de la compagnie.
Après En Corps Vide et Electre ou La Furie des Chiennes, je souhaitais travailler une pièce jeune public. Du Temps que les Arbres Parlaient s’est imposé à moi comme une évidence. Comment grandir quand personne n’est là pour vous y aider ? Comment se construire, quand ses propres parents sont aux abonnés absents ?
Pour répondre à ces questions, l’enfant crée ce dialogue avec l’arbre. Avec lui, il
soulève les questions qui l’entravent, évoque ses parents, et exprime son désir
de disparition : « Je veux partir. Partir plus sentir, partir plus être vu. Partir pour de
bon. Disparaître.» Pour moi, cette envie de disparition n’est pas du tout un désir
de mort, mais bien la preuve de son impossibilité à vivre pleinement : le cri d’un
enfant de douze ans chez qui les possibles se referment.
Jouer pour (faire) exister
Alors il va jouer. Jouer avec cet arbre, jouer au fil des journées qui rythment la
pièce, et au travers de ce jeu, grandir, puis trouver des réponses aux questions
qu’il se pose.
Cette notion de jeu est au centre du travail que je souhaite mener sur cette pièce. Nous remettre nous, acteurs, scénographe, éclairagiste, metteur en scène, dans la position des enfants qui d’un bâton font une épée magique. La pièce nous invite à cela : comment représenter un arbre sur un plateau ? comment faire apparaître une nuée d’étourneaux ? comment montrer l’orage ? la lune qui monte ? le soleil qui se couche ? A toutes ces questions, nous chercherons des solutions qui nous amèneront, nous équipe de création et spectateurs, à reconvoquer notre âme d’enfant.
Je souhaite profondément installer un code par lequel un élément, quel qu’il soit, n’est plus à prendre pour ce qu’il est, mais pour ce qu’il nous raconte, nous évoque, pour ce qu’il représente de merveilleux à nos yeux.